mardi 27 septembre 2011

AVONS-NOUS UNE GUEULE D' AVENIR ?

      Face à la situation actuelle du monde capitaliste, on hésite entre la "machine infernale" de Chaplin (bien-sûr) et de Cocteau: le point commun est le malheur des hommes.

      Le capitalisme est libéré en ce siècle des concessions sociales momentanément pérennisées au précédent par l' existence du rival soviétique; de partis communistes qu' on croyait enracinés en Europe; de syndicats appuyés sur leurs conquêtes, nombreux en adhérents. A présent, ce capitalisme peut se vautrer dans le "totalitarisme" économique" (Michel Serres), le financiarisme intégriste, l' orgie idéologique rétro-libérale.

      Il exige une réponse aussi mondialisée que lui évidemment.

      Et cette réponse ne peut être que d' une nature nouvelle. De par les erreurs (pour n' en rester qu' aux erreurs) du mouvement communiste et les renoncements successifs de la social-démocratie. Tours, comme Capri, c' est fini! Ce qui ne veut pas dire qu' il faille le renier: je n' ai jamais cru à l' impératif de faire du passé table rase.

      Mais nous sommes en devoir d' invention.

      Elle ne naîtra pas des dérisoires primaires socialistes qui consistent à choisir, au prix modique de 1 euro,entre bonnet rose et rose bonnet.

      Est évidente la nécessité d' une réelle recomposition politique.

      Elle devra en finir avec l' ère des partis uniques, hégémoniques,dominants qui, dans l' Histoire, auront représenté le pire à divers degrés. Mais les partis y peuvent prendre leur place à condition d' efforts révolutionnaires sur eux-mêmes.

      Elle devra réussir à franchir le stade de la délégation, tel que nous le connaissons. Le premier moyen de la transformation c' est d' abord le peuple rendu à sa souveraineté et à sa pleine responsabilité.

      Compte-tenu de l' exception française, LE FRONT DE GAUCHE peut être l' apprentissage de ce bouleversement, pourvu que tous aient de l' ambition pour lui et pourquoi p&as un peu pour le reste du monde.

      A ce titre, le premier tour de l' élection présidentielle peut faire date.

      Afin qu' il ne s' agisse pas en 2012 de renvoyer Sarkozy pour le remplacer par un Papandréou ou un Zapatéro (ou une Zapatéra) à la française. Mais pour que ce pays ait, dans une toute autre atmosphère, une gueule d' avenir.

dimanche 4 septembre 2011

Jacques DERRIDA

" Etre démocrate, ce serait agir en reconnaissant que nous ne vivons jamais dans une société assez démocratique ".

vendredi 2 septembre 2011

C'EST LA RENTREE !? JE RENTRE...

Ils le disent tous : c'est la rentrée politique. 

Pendant plus de trente ans, la rentrée a été, pour moi, scolaire, découvrant chaque année les moyens du gouvernement en place pour m'empêcher d'exercer mon métier : accroissement du nombre de mes élèves et de mes classes, abaissement des ambitions intellectuelles et culturelles... Ce ne sont pas les parenthèses de gouvernements socialistes - avec ou sans participation communiste - qui ont infléchi l'évolution générale jusqu'à la radicalisation sarkoziste : "une école avec moins de professeurs" (sept. 2007). Ou la liquidation de l'Ecole Publique pour une école capitaliste, gérée comme l'entreprise : diminutions de personnels, soumissions hiérarchiques, conformisme idéologique, prime à la compétitivité (sélection et ségrégation sociales).

En 2O11,  ma rentrée est d' abord politique. 

En fait nous sommes déjà en 2O12 dont les perspectives sont dirigées vers LES consultations électorales de la fin du quinquennat. Et d'abord, la présidentielle dont nous savons que dans les institutions de la 5ème République - que nous voulons abolir mais qui existent en attendant - elle joue un rôle d'entraînement pour la constitution d' une majorité parlementaire déterminée à la transformation sociale. Membre du comité citoyen Front de Gauche à Nice, je m'engage pour l' émergence de cette majorité présidentielle, parlementaire et populaire, en action pour l' alternative dans une construction démocratique.

Je sais que je me heurte comme beaucoup d'autres à l'hégémonie, partout en Europe, de grands partis de centre - gauche qui accompagnent humanitairement le libéralisme névrotique en cours dans la mondialisation. En Grèce, en Espagne, au Portugal face au chantage de la dette, nous observons des dirigents socialistes qui me font penser à ce jugement de François Mauriac dans son Bloc - notes de 1956  à l'époque de la "pacification" en Algérie et à propos de l' arrestation de David Rousset sous inculpation de "démoralisation de l' armée" :

      " Qu' est-ce qu' un ministère socialiste ? Nous le savons aujourd ' hui : c' est un ministère qui exécute les besognes que le pays ne souffrirait pas d' un gouvernement de droite ".

Le temps a passé : à présent, la droite ose toute seule, sans désemparer ce que et ce dont souffre le pays.
Mais nous avons un coin, à renforcer bien-sûr, dans la résignation à gauche. L'acte fondateur de Mélenchon et de ceux qui l'ont suivi au Parti de Gauche offre une possibilité de rassemblement pour ceux qui ont un peu appris, socialistes, communistes, ceux qui n'ont plus d' affiliation partidaire pour que la politique, c'est-à-dire le peuple, s'impose aux lois prétendues naturelles de l' économie. Ce sont ceux-là que réunit le Comité citoyen Front de Gauche à Nice.

La tâche n' est pas facile dans le cadre de notre démocratie préparée - comme le compositeur John Cage "préparait ses pianos"- non, comme lui, pour l'invention mais pour la régression. Il suffit de voir la foire aux carrières, la vals(e) des "je" qu'orchestrent nos médias. Le pays lira-t-il son destin dans les sondages ? S'il n'est de religions que politiques, le religieux tient encore une grande part du politique. Au 20e siècle, les partis qui se voulaient révolutionnaires n' ont pas eux - mêmes rompu avec le sacré : culte de la personnalité, esprit de parti, classe élue, idéologie officielle ... 

Y aura-t-il assez de sacrilèges au Front de Gauche pour changer le destin de ce pays ?

Puisqu' il faut rentrer,  je rentre...  mais je préviens que je ne rentre pas pour rien...