Face à la situation actuelle du monde capitaliste, on hésite entre la "
machine infernale" de Chaplin (bien-sûr) et de Cocteau: le point commun est le malheur des hommes.
Le capitalisme est libéré en ce siècle des concessions sociales momentanément pérennisées au précédent par l' existence du rival soviétique; de partis communistes qu' on croyait enracinés en Europe; de syndicats appuyés sur leurs conquêtes, nombreux en adhérents. A présent, ce capitalisme peut se vautrer dans le "totalitarisme" économique" (Michel Serres), le financiarisme intégriste, l' orgie idéologique rétro-libérale.
Il exige une réponse aussi mondialisée que lui évidemment.
Et cette réponse ne peut être que d' une nature nouvelle. De par les erreurs (pour n' en rester qu' aux erreurs) du mouvement communiste et les renoncements successifs de la social-démocratie. Tours, comme Capri, c' est fini! Ce qui ne veut pas dire qu' il faille le renier: je n' ai jamais cru à l' impératif de faire du passé table rase.
Mais nous sommes en devoir d' invention.
Elle ne naîtra pas des dérisoires primaires socialistes qui consistent à choisir, au prix modique de 1 euro,entre bonnet rose et rose bonnet.
Est évidente la nécessité d' une réelle recomposition politique.
Elle devra en finir avec l' ère des partis uniques, hégémoniques,dominants qui, dans l' Histoire, auront représenté le pire à divers degrés. Mais les partis y peuvent prendre leur place à condition d' efforts révolutionnaires sur eux-mêmes.
Elle devra réussir à franchir le stade de la délégation, tel que nous le connaissons. Le premier moyen de la transformation c' est d' abord le peuple rendu à sa souveraineté et à sa pleine responsabilité.
Compte-tenu de l' exception française,
LE FRONT DE GAUCHE peut être l' apprentissage de ce bouleversement, pourvu que tous aient de l' ambition pour lui et pourquoi p&as un peu pour le reste du monde.
A ce titre, le premier tour de l' élection présidentielle peut faire date.
Afin qu' il ne s' agisse pas en 2012 de renvoyer Sarkozy pour le remplacer par un Papandréou ou un Zapatéro (ou une Zapatéra) à la française. Mais pour que ce pays ait, dans une toute autre atmosphère, une gueule d' avenir.