dimanche 30 octobre 2011

BAUDELAIRE PREND POSITION POUR 2012 ( 3 et fin )

                                                          
                                                           AU PEUPLE

   On disait au Peuple : défie-toi.
   Aujourd'hui il faut dire au Peuple : aie confiance dans le gouvernement.
   Peuple ! Tues là, toujours présent, et ton gouvernement ne peut commettre de faute. Surveille-le, mais enveloppe-le de ton amour. Ton gouvernement est ton fils.


                    AUX CHEFS DU  GOUVERNEMENT  PROVISOIRE

   Le peuple a confiance en vous. Ayez confiance en lui !
   La confiance réciproque sauvera tout. Honte à qui n' est pas bon républicain ! Il n'est pas de ce siècle ! Honte à qui se défie. Il est donc faible !
    Soyez grands, soyez forts dans le gouvernement, et ne doutez jamais de l' intelligence du peuple qui vous suit.
   Il aime ceux qui l' aiment. Ne craignez donc rien.
   Ne faites jamais un pas en arrière. Marchez plutôt comme le vent. Nous savons maintenant que les heures sont des années.

        Le Salut public, 27 février et 1° mars 1848

vendredi 21 octobre 2011

BAUDELAIRE PREND POSITION POUR 2012 ( 2 )

Nous ne sommes point hommes de partis, nous ne consentirons jamais à leur servir d' instruments; nous avons proclamé la République, et nous la maintiendrons. ( ... )

La République n' aurait rien fait pour nous, qui ne répondrait que par une révolution politique à la rénovation sociale qui est notre droit et notre légitime exigence.

Hommes du gouvernement, voilà ce que nous attendions de vous ; cependant, qu' avez-vous fait ?

Dites-nous donc, maintenant, ce que sont devenues les promesses que vous nous aviez faites ?

Pour nous, travailleurs, notre conduite est tracée. Nous n' avons rien à attendre des dépositaires actuels du pouvoir ; l' heure de l' opposition est venue ; serrons nos rangs. Des deux partis qui nous convient, l' un place dans l' application de ses théories purement politiques tout l' avenir de la patrie. Il croit avoir tout fait, parce qu' il a proclamé la République. La forme le rassasie. L' autre ne prend la forme pour le but ; il veut que la fraternité et l' égalité ne restent pas des formules vainement écrites ; sa prétention est d' asseoir leur introduction dans les moeurs sociales sur l' émancipation matérielle, de fonder la jeune République sur le bien-être étendu à tous les membres de la grande famille française.

Entre ces deux partis, notre choix est fait ; nous sommes pour les réformateurs qui comprennent nos besoins, qui ont partagé nos épreuves, contre ces politiques qui méconnaissent ( ... ) tous nos instincts, tous nos intérêts, et qui ne parlent même pas notre langue.

La Tribune nationale,
organe des intérêts de tous les citoyens ( 1848 )


          Pas mal Charles, non?

dimanche 16 octobre 2011

BAUDELAIRE PREND POSITION POUR 2012

                                                LE 24 FEVRIER (chute de la monarchie de Juillet)

   Le 24 février est le plus grand jour de l' humanité ! C'est du 24 février que les générations futures dateront
l' avènement définitif, irrévocable, du droit de la souveraineté populaire. Après trois mille ans d' esclavage, le droit vient enfin de faire son entrée dans le monde, et la rage de tyrans ne prévaudra pas contre lui. Peuple français sois fier de toi-même ; tu es le rédempteur de l' humanité.
    Ayez à vos ordres quatre-vingt mille baïonnettes et des caissons par milliers, et des canons mèche allumée, si vous avez contre vous le droit et la volonté du Peuple, vous êtes un gouvernement perdu, et je ne vous donne pas vingt-quatre heures pour décamper. Voilà ce que le 24 février vient d' enseigner au monde. Désormais toute nation qui demeurera esclave, c' est qu' elle ne sera pas digne d' être libre : avis aux peuples opprimés !

      Charles Baudelaire, dans "La Tribune nationale" (1848)


A suivre une série d' éditoriaux prouvant que Baudelaire appelle à voter Mélenchon à la présidentielle.