DU MUR ET DE L' ECHELLE

            Ce matin, au cours de mes courses, deux amis commerçants m' ont dit leur effarement devant la pauvreté de la campagne présidentielle. Et, sans que je les sollicite : " Seul, Mélenchon pose les questions qui nous concernent tous". C' est, sans - doute, ce qu' on appelle une pensée de gauche.

             Dernier avatar du détournement de débat : le " complot " des dirigeants conservateurs et ultra - libéraux européens " contre " F. Hollande. Comment faire d' une pierre deux coups : apporter soutien à Sarkosy, qui en a bien besoin ( mais est - ce vraiment habile ? ), et aussi conforter, au sein de la gauche, ceux qui croient ou disent, depuis des années, qu' il faut tenir compte des réalités ( comprendre : le marché )  et prendre patience, que dans les circonstances présentes la rigueur est obligatoire... mais pas gratuite pour le plus grand nombre... Bref! qu' on ne peut pas franchir " le mur de l' argent " : comme si l' humanité n' avait pas inventé l' échelle !

              Je n' accorderai pas d' état de grâce à un éventuel président Hollande campé dans ces certitudes - là. D' abord parce que, pour ce qui est de la " grâce ", j' ai rompu avec toute posture d' ordre religieux et toute autorité sans conteste depuis mon âge des... lumières. Je m' en souviens : ce fut douloureux mais c' est resté définitif.

             Qu' on ne compte pas sur moi pour rentrer à la maison, afin de ne pas " destabiliser " le gouvernement de gauche, quelque soit sa composition. Et même laisser faire le groupe parlementaire Front de Gauche, porteur de nos exigences à l' Assemblée. Oa vu par le passé à quoi aboutissait ce genre de comportement collectif recommandé. Le peuple délègue son pouvoir, il ne le remet pas.

             C' est pour cela que je suis au Front de Gauche. La révolution citoyenne n' est pas pour... après. Nous devons la commencer dès maintenant. Nous en donnerons l' expression, en conférant toute sa hauteur à l' enjeu présidentiel, le 18 Mars, entre Nation et République. Parce que nous sommes la nation et que nous referons la république. Nous y mettrons le temps de notre de notre volonté sans nous arrêter au temps d' une élection.

             Le 18 Mars, il y aura, semble - t il, de la musique dans le cortège. Tant mieux ! Parce que ce jour - là nous donnerons très fort le LA à ceux qui manquent d' oreille.