samedi 23 mars 2013

OU EST L' ESSENTIEL ?

   Un ami me l' a rapporté, entre étonnement et ironie : après Dartigolles, le Président Chassaigne a remis le couvert. Les députés " Front de Gauche " ne partageraient pas le positionnement sans nuances de Mélenchon à l' encontre du pouvoir socialiste qui ne ferait rien de bien. Le propos est ici un peu plus politique puisqu' il ne porte pas sur le " bon ton " dont manquerait Jean - Luc ( voir plus bas : " l'opportunisme est - il une vertu révolutionnaire ? " ). Mais je suis d' un parti qui a toujours aimé " faire la clarté ";  alors, tentons de la faire.
   Les députés et sénateurs communistes ont droit, dans la pratique législative, à l' exercice de leur libre examen critique, texte après texte, au regard du Programme " l' Humain d' Abord ". Ils le conserveraient, à plus forte raison, avec une présidence et un gouvernement " Front de Gauche ". Ainsi, peuvent - ils, comme d' autres avant eux, adopter des lois ou articles de lois, présentés par un gouvernement d' une autre orientation de fond - comme des députés de droite ont pu voter la Loi d' Orientation pour le sport de la ministre Buffet. Mais l' enjeu porte évidemment sur ces orientations fondamentales du pouvoir et non sur l' adéquation des états d' âme des groupes parlementaires aux déclarations mélenchoniennes. Non sur l' intérêt de satisfécits partiels de bonne volonté mais sur la fidélité due à l' engagement de milliers d' entre nous à la Bastille, au Capitole et au Prado : " nous ne lâcherons rien ! ".
   Ont - ils place au Front de Gauche ces prises de distance entre modérés responsables et jusqu' au boutistes irréfléchis et ces faux - débats sur " l' opposition " du Front de Gauche, alors que le candidat Hollande en a décidé au préalable en confondant rassemblement et ralliement ? Le Président, élu, a suivi en ignorant superbement ce que portaient les 4 millions de voix qui ont permis son élection. Que signifient les références à de prétendues majorités parlementaires de gauche quand, sous la 5° République, il n' est de majorité de fait QUE présidentielle ? Et que tout le système bi- partiste a pour vocation la mise à la marge de toute option qui n' est pas des partis dominants. ?
   La non - participation gouvernementale et les jugements sans faiblesse sur ce qui se passe ne sont - ils pas justifiés par les ré - orientations austéritaires du gouvernement souscrivant aux obsessions du libéralisme : mains libres au marché... au prétexte de réduction de la dette et de compétitivité.
   Toutes les subtilités peuvent - elles renforcer le Front de Gauche ? Après l' impatiente participation de cinq Fédérations, passant sur le vote national des communistes, aux listes socialistes dès le premier tour des dernières régionales, va - t - on en divers lieux vers des accords tactiques de confort électoral  aux prochaines municipales ? Peuvent - il préparer à l' épreuve des Européennes un mouvement qui prétend représenter une alternative de politique à gauche ? Ce ne sont pas les ambiguités, fussent - elles provisoires, qui nous gagneront ceux qui ont abandonné l' espoir et l' engagement politiques. Comment convaincraient - elles ceux, au P. S. et chez les Verts, qui perçoivent de moins en moins ce que la politique économique et sociale suivie peut avoir de gauche.
   SI - comme j' ai pu le lire et l' entendre - le Front de Gauche renforce le Parti communiste, autant ne pas affaiblir ... le Front de Gauche. Cela vaut pour les autres organisations. Il y a là comme une espèce de dialectique à laquelle nous pourrions réfléchir un peu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire