vendredi 25 avril 2014
CE 25 AVRIL A L' OPERA DE NICE
Grande soirée à l' Opéra ce soir. De ma loge, au dessus de l' orchestre, j' ai vécu un remuant concert. Le chef, Léopold HAGER, mozartien de tradition, la grande. Sa gestuelle distinguée et précise me faisait penser à Karl Boehm ou Kemplerer. La battue des plus grands. Et puis, magistrale surprise, à côté de moi viennent s' assoir deux belles et grandes jeunes femmes, dans la loge. Peut - être un peu " filles de Lesbos " comme aurait dit l' ami Baudelaire, à certains regards et gestes entr' elles. Avec beaucoup d' élégance. De quoi exciter chez moi quelque regret et non bien sûr de réprobation, d' autant qu' elles pouvaient avoir l' âge de mes hypothétiques filles. Au début chuchotements : bon, la 41° de Mozart, trop connue et en fait si difficile, comment dire? peu amène; à la fin, elles se sont excusé; à quoi j' ai raisonnablement répondu qu' il valait mieux des chuchotis de jeunes femmes que de des crachats rentrés de vieux catarrheux, habitués des concerts : nous rîmes sans pitié. D' autant que submergées elles aussi par l' émotion, certes quelque peu bruyante mais réellement intense des derniers lieder de Strauss, elles furent alors exemplaires. Mais, à l' arrivée de la cantatrice, genre "éléphant à la voix d' or", ici puissante et mordorée comme il le faut dans cette oeuvre, je n' ai pu me retenir d' une plaisanterie "machiste" dont j'ai battu ma coulpe entre deux morceaux : " c' est bien de le reconnaître " me dirent - elles en choeur. La glace était rompue. Mais à la sortie de Amber Wagner, la voix si belle, j ai surpris chez mes voisines un regard, comment dire? rassuré pour elles - mêmes, sur la corpulence de la personne: je me suis permis un : " il n' y a pas que les mecs qui sont machistes !" Nous rîmes à nouveau, plus légers. C' est beau la musique dans ces circonstances. En partant, l' une d' entr' elles m' a lancé : " à bientôt! ", promesse très aléatoire, même entre mélomanes... De quoi rêver cette nuit... Une nuit seulement... Le meilleur de la vie est fait de ces instants suspendus, les délicieux êtres de fuite...
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