mardi 25 octobre 2016

PETIT HISTORIQUE À L' ÉGARD DES OUBLIEUX.

Le rassemblement et l' unité sont dans les gènes politiques des Communistes et du Parti Communiste Français.  En 1934 / 36  - déjà - contre le danger fasciste,  dans la Résistance et la Libération,  pour l' Union de la Gauche dans les années 80,  avec la Gauche Plurielle plus tard.  Unités déçues  - sans-doute fausses dès le début - : de la non-intervention en Espagne en passant par l' abdication mitterrandienne de 83  jusqu' aux privatisations jospi...quoi ? ( ce dont rêvait Juppé ....). Mais avec quelques grandes conquêtes : congés payés, assurances puis sécurité sociales, Programme de la Résistance,  certes social-démocrate,  sous la pression timorée des socialistes notamment, mais offrant des avancées sociales décisives....  Bon... je sais que les faux-pas peuvent être dus à l' inquiétude des partenaires devant la volonté du PCF de prendre la direction de ces rassemblements comme en 2007 la déclaration préalable et autoritaire de M. G. Buffet sur sa candidature (dont j' ai considéré pourtant qu' elle était la candidate naturelle des anti-libéraux). 

L' évolution du Front de gauche a porté ces marques-là.

Après le désastre général de 2007,  sauf pour ceux qui ont considéré l' avantage de Besancenot sur Buffet comme la promesse d' avenir,  le lancement du FRONT DE GAUCHE par Buffet-Melenchon-Picquet offrait une ouverture.  Mais c' était encore une construction de  " sommet " !  Tare d' origine !
Et l' illusion n' a pas été longue.  Le Front a échoué sur son incapacité à faire place aux  "hors partis" y compris chez ceux qui jouent là-dessus aujourd' hui autour de Mélenchon.  Le résultat à été immédiat : la structure est restée ce qu' on avait connu déjà,  à savoir un cartel de partis en rivalité excitée par les ambitions personnelles.  La rupture cruciale a été la Municipale à Paris, avec un accord PC/PS/EE que j' ai regretté en son temps comme je n' ai eu aucune illusion sur l' alliance  "révolutionnaire" PG/EE à Grenoble.  Les partis prenants et leurs adhérents les avaient entérinés : on ne peut ignorer la démocratie interne des composantes en la voulant pour l' ensemble !

Le Front de Gauche est donc mort à moins de s' auto-dissoudre dans la "France insoumise" (à qui? à quoi?) : ce n' est plus du rassemblement c' est du Canossa électoral !

Tout ceci ne fait pas l' unité. Le contenu multipolaire de la pré-campagne est anti-unitaire. C' est le résultat obligé des primaires qu' on s'y range ou pas. Les partisans de JLM le voient au second tour : avec les suffrages de ceux qu' ils auront injuriés jusqu' au premier tour ?  Certaines déclarations de Jean-Luc ont été elles-mêmes quelque peu forcées. Mais de multiples propos de ses zélotes sur Pierre Laurent ont relevé purement et simplement de l' insulte. Preuve que pour certains l' élection présidentielle n' est même plus le sujet !  Nouvel épisode de l' union désunie ?  Se rappeler que ceux qui gagnent l' épreuve de force aux qualifications ne sont pas forcément ceux qui ont raison dans la phase finale !

Quant à mon parti, je suis assez CONSTERNÉ de constater que la perversion ultime d' une constitution, qu' il fut le seul en 1958 à refuser à gauche, donne lieu à un débat, lui-même perverti, à propos de la candidature, sur fond de contestation de sa direction : pratique très souhaitable que certains auraient pu appliquer plus tôt dans des conditions moins douteuses.  Je comprends très bien moi qui n' ai jamais été candidat du Parti que dans le cadre FDG,  le souci de la représentation parlementaire des nôtres, mais est-ce dans le fourre-tout législatif mélenchonnien que nous allons l' assurer ?  Et surtout lui donner sens.

J' ai le pressentiment que je vais pouvoir bientôt rédiger un petit historique des occasions manquées de la gauche ! 

dimanche 23 octobre 2016

FAILLITE À GAUCHE

Dans le  " foutoir "  autour de la présidentielle à venir,  depuis des semaines, la situation la plus pitoyable est celle DES gauches. Ne perdons pas de temps avec la gouvernementale. Le Parti Socialiste va, en 2017, accomplir une de ses missions récurrentes : ramener au pouvoir une droite encore plus dure, anti - sociale et réactionnaire que celle qu' elle avait battue.

N' ayant jamais participé,  même de loin,  de cette gauche - là,  je suis autrement préoccupé par l' état actuel de la gauche de gauche. Le spectacle qu' elle offre révèle,  une fois de plus,  son impuissance à exorciser ses démons intérieurs et historiques. Où que j' oriente le regard,  dans ses  " quartiers parti daires"  et entre ses  " chefs de casernes ",  je suis au bord de l' exaspération : les uns et les autres trahissent,  " d' un régiment à l'autre ",  la fameuse ambition de  " faire la politique autrement ".  Leur campagne est d' un piètre niveau,  à stimuler les lacrymales !

Parce que la V° République,  elle, sécrète l' ambition perso - présidentielle  - à moins que ce ne soit pour honorer l' héritage bolchévique - certains cercles consacrent à la divinisation de l' égo, dans la tradition du culte de la personnalité, de l' élite omnisciente et des avant-gardes éclairées, des lendemains en chantant... Que les hommes qui tombent à pic se bousculent à droite c' est dans la nature des choses dont on sait qu' elles sont ce qu' elles sont. Mais que,  pour certains à gauche,  ce soit la candidature préalablement unique et universelle qui constitue l' essentiel de l' enjeu pour 2017  est contre-nature et désespère de la capacité des courants originels des gauches à représenter quelque perspective profonde de renversement de l' ordre établi.

Je suis sidéré !  Alors que l' Europe est destinée aux blocs des droites extrêmes et extrêmes droites,  les gauches de contestation et de transformation de la société se perdent dans l' exercice ludique du rapport de force multidimensionnel et permanent.  Et les principes  du débat sont : déclarer inaudible ce qu' on ne veut pas entendre,  entretenir le procès d' intention au-delà des mises-au-point des intéressés,  ressasser les clichés sur les concurrents proclamés tels,  traiter de la question politique globale au prisme des conflits internes à son propre parti... Autant de constrictions d' un vrai débat démocratique.  C' est créer de facto les conditions de la division et de l' échec collectif.

La grande illusion de la solution providentielle au travers du tribun,  de l' homme incontournable... parce qu' on y  ...croit,  assortie de la logomachie révolutionnaire de tradition, porte les grisailles des lendemains.

Que Mélenchon se peaufine un destin à la Bayrou de Gauche,  que le PCF se noie une fois de plus dans le marais présidentialiste,  au comble de sa perversion,  en s' abandonnant à une candidature empruntée ou du sérail,  que les extrêmes-gauches s' obstinent aux délices minoritaires... qui prétendra répondre aux dangers du temps (répression du syndicalisme,  retours des idées sociétales rétrogrades, autoritarisme retors... ) et aux angoisses des gens (chômage, précarité, destruction du droit du travail, exclusions...) ?

                 

samedi 15 octobre 2016

DÉSOLATION

JE CRAINS de me répéter. Ce pays traverse une situation politique, plus grave peut - être que celle de la Libération, de la guerre d' Algérie et de l' instauration de la V° République. Là,  nous sommes en fin de cycle, y compris chez ceux qui vaticinent sur la VI° alors que le grand cirque de divers égos providentiels pour la présidentielle représente l' apogée de la V°. Mais les apogées précèdent les catastrophes. Cette pré - campagne pour 2017 marque la décadence définitive de la démocratie de délégation,  même si elle ne s' abime pas dans l' effrayante clownerie de la campagne américaine. Comme le disait Charles Pasqua, expert en la matière : " les institutions ne valent que ce que valent ceux qui les servent ". Depuis quelques mois, nous sommes fixés. Ce ne sont pas les institutions qu' il faut changer, c' est le personnel politique.

Je passe, sans perdre de temps, sur les clones de la droite. Papiers collés des programmes pour un ultra-libéralisme névrosé. Retour au passé et surenchères sur-excités. Juppé passant pour le sage  raisonnable et bien sous tout rapport vissé sur la fin des 35 heures, de l'ISF, l' allongement de la durée du travail, selon les traités européens,  comme quelque Sarko accro' à la réaction. 
Mais  " la gauche",  l' officielle, la gouvernementale, qui vient d' achever avec ce quinquennat sa mutation du P. S. en parti démocrate, rival du républicain, n' a plus rien à sauver non plus d' avenir à ce pays.  Et ce ne sont pas les absences de clarification quant à leur lien au parti qui vont donner quelque crédibilité aux socialistes frondeurs ou critiques.  A commencer par leur incapacité, dans la  foison des égos comme ailleurs, à présenter un front commun dans la déperdition de leur organisation.
Quant à la gauche de gauche,  elle peut se retrouver dans une situation pire que celle de 2007, où le souffle de la campagne unitaire contre le projet de traité européen a sans doute permis aux anti-libéraux émiettés  (déjà la floraison des égaux et l' enkystement dans l' esprit de parti) de retrouver une nouvelle vigueur à travers le Front de Gauche  (lui - même gagné par après par la récidive de la division). La perspective de la présidentielle 2017 n' est que le 3° acte de l' incapacité dans l' alternative de gauche à dépasser l' obsession du rapport de forces politicien. La pré-campagne 2017 est marquée,  dans cette gauche - là comme ailleurs par le battage des égos, dont le plus dévorant est bien connu; mais le débat qui la sépare n' est pas le soutien ou non à tel ou tel candidat : c' est le partage entre ceux qui, ayant admis l' incontournable victoire des droites en 2017, préparent déjà les reconstructions politiques du lendemain à leur profit, au prix de contorsions politiciennes risquées ou sans avenir; et, d' autre part, ceux qui continuent à tout faire pour que la gauche radicale pèse du plus grand poids possible dans l' avenir du pays et l' intérêt des Français au travers d' un rassemblement qui ne soit ni soumission à qui que ce soit ni compromission sur quoi que ce soit.

Membre militant de mon Parti, je suivrai les procédures arrêtées par le dernier congrès pour ...arrêter la position du P.C.F. pour la présidentielle, afin d' ...arrêter la mienne, sans procès d' intention de principe à l'égard de ses directions ni sans naïveté. Illustration : on ne me fera pas le "coup" des années  80. Quand, après le conflit sur  "l' actualisation du programme commun",  un accord de raccro  fut salué par l' HUMANITE d' un tonitruant : " CA Y EST ! " (ou un illusoire : " ENFIN !).  On ne m' y reprendra pas deux fois !

samedi 1 octobre 2016

SOMMES - NOUS TOMBÉS SI BAS ?

La très précoce et déjà interminable pré-campagne présidentielle trahit l' état d' enfoncement intellectuel,  politique de notre société et de notre pays. Alors que le divorce entre les Français, qui n' imaginent même plus être citoyens c'est-à-dire souverains,  et leurs  " factotums " (Robespierre ),  le mépris à l' encontre des notables politiques, n' ont jamais été aussi profonds, nous assistons à la triste comédie des primaires d' importation U.S. et/ou des aventures solitaires, évidemment providentielles. La foule des candidats au permis de gouverner. Un permis qui, apparemment, ne permet pas grand chose puisqu ' une fois élu, le désigné par ceux qu' il a trompés découvre miraculeusement qu' il n' avait pas mesuré l' abominable bilan du prédécesseur,  que l' État ne peut pas tout, que les lois de l' économie sont universelles et indépassables et qu' il n' a le choix qu' entre le ni et le ni ! À se demander pourquoi ils se font élire !   

Faites le listing des candidats aux diverses primaires ou des candidats isolés, prêcheurs qui ne sont là que pour prêcher, vous ne trouverez que des amis  / ennemis de plus ou moins 30 ans,  et quand ils n' ont pas hanté les couloirs et congrès politiques, ont lustré les sièges des conseils d' administration de la banque et de l' industrie. Vous devinez qui sert ce petit personnel politicien ! Après la Pologne, la Hongrie, l' Autriche, bientôt la France ? L' accès au pouvoir des droites décomplexées, extrêmes est préparé par une régression intellectuelle, culturelle et démocratique qui ne fera que s' accentuer dans leur exercice du pouvoir. On nous avait assuré que les mairies F. N. sauraient se tenir jusqu' à la présidentielle. Elles n' ont pas tenu longtemps : elles pratiquent toutes une gestion pour les petits blancs catholiques, mode Béziers. Les gauches de gauche sont en train de perdre la bataille idéologique et morale.

Précisément, que font - elles ces gauches - là?  Elles sont ailleurs !  "Hors"  comme dit l' autre. Celles qui devaient faire la  révolution citoyenne, leurs pratiques relèvent de l' acte de foi,  "fanatisme"  abandonné au grand leader. Dans ce domaine, la droite atteint les sommets. Le triomphe du moi, je.... moi, moi.... moi dis-je et c' est assez!

MON Parti ? Hélas ! Hélas ! Hélas !  Il ressemble beaucoup aux autres ! Comme à chaque élection présidentielle, qui en vérité n' est pas son affaire,  il s' enferre dans son institutionnalisation, et traite un question de dimension nationale au travers d' équilibres, sinon de conflits, internes. Temps perdus ( par qui ? ) et dangereux.

Je croyais pourtant que c' était un des derniers lieux où l' on pouvait faire un peu de politique.

Nous avons jusqu' en novembre pour remonter !