samedi 15 octobre 2016

DÉSOLATION

JE CRAINS de me répéter. Ce pays traverse une situation politique, plus grave peut - être que celle de la Libération, de la guerre d' Algérie et de l' instauration de la V° République. Là,  nous sommes en fin de cycle, y compris chez ceux qui vaticinent sur la VI° alors que le grand cirque de divers égos providentiels pour la présidentielle représente l' apogée de la V°. Mais les apogées précèdent les catastrophes. Cette pré - campagne pour 2017 marque la décadence définitive de la démocratie de délégation,  même si elle ne s' abime pas dans l' effrayante clownerie de la campagne américaine. Comme le disait Charles Pasqua, expert en la matière : " les institutions ne valent que ce que valent ceux qui les servent ". Depuis quelques mois, nous sommes fixés. Ce ne sont pas les institutions qu' il faut changer, c' est le personnel politique.

Je passe, sans perdre de temps, sur les clones de la droite. Papiers collés des programmes pour un ultra-libéralisme névrosé. Retour au passé et surenchères sur-excités. Juppé passant pour le sage  raisonnable et bien sous tout rapport vissé sur la fin des 35 heures, de l'ISF, l' allongement de la durée du travail, selon les traités européens,  comme quelque Sarko accro' à la réaction. 
Mais  " la gauche",  l' officielle, la gouvernementale, qui vient d' achever avec ce quinquennat sa mutation du P. S. en parti démocrate, rival du républicain, n' a plus rien à sauver non plus d' avenir à ce pays.  Et ce ne sont pas les absences de clarification quant à leur lien au parti qui vont donner quelque crédibilité aux socialistes frondeurs ou critiques.  A commencer par leur incapacité, dans la  foison des égos comme ailleurs, à présenter un front commun dans la déperdition de leur organisation.
Quant à la gauche de gauche,  elle peut se retrouver dans une situation pire que celle de 2007, où le souffle de la campagne unitaire contre le projet de traité européen a sans doute permis aux anti-libéraux émiettés  (déjà la floraison des égaux et l' enkystement dans l' esprit de parti) de retrouver une nouvelle vigueur à travers le Front de Gauche  (lui - même gagné par après par la récidive de la division). La perspective de la présidentielle 2017 n' est que le 3° acte de l' incapacité dans l' alternative de gauche à dépasser l' obsession du rapport de forces politicien. La pré-campagne 2017 est marquée,  dans cette gauche - là comme ailleurs par le battage des égos, dont le plus dévorant est bien connu; mais le débat qui la sépare n' est pas le soutien ou non à tel ou tel candidat : c' est le partage entre ceux qui, ayant admis l' incontournable victoire des droites en 2017, préparent déjà les reconstructions politiques du lendemain à leur profit, au prix de contorsions politiciennes risquées ou sans avenir; et, d' autre part, ceux qui continuent à tout faire pour que la gauche radicale pèse du plus grand poids possible dans l' avenir du pays et l' intérêt des Français au travers d' un rassemblement qui ne soit ni soumission à qui que ce soit ni compromission sur quoi que ce soit.

Membre militant de mon Parti, je suivrai les procédures arrêtées par le dernier congrès pour ...arrêter la position du P.C.F. pour la présidentielle, afin d' ...arrêter la mienne, sans procès d' intention de principe à l'égard de ses directions ni sans naïveté. Illustration : on ne me fera pas le "coup" des années  80. Quand, après le conflit sur  "l' actualisation du programme commun",  un accord de raccro  fut salué par l' HUMANITE d' un tonitruant : " CA Y EST ! " (ou un illusoire : " ENFIN !).  On ne m' y reprendra pas deux fois !

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