jeudi 15 janvier 2015

NE PAS PERDRE DE VUE...

      L' Histoire offre de curieux rapprochements : à l' écoute et lecture de certaines réactions après les massives manifestations culminant le 11 Janvier, j' ai pensé au cynisme de Daladier devant les foules l' ovationnant à son retour de la conférence de Munich.  " Ah ! les cons... ". Plus d' un politicien a fait preuve de ce genre de mépris en réclamant dès le dimanche soir un Patriot  Act à la française allant jusqu' au sacrifice de certaines libertés individuelles. Puis l' Assemblée Nationale, acclamant le martial Manuel, a fait dans l' union nationale et patriotique appelée par Hollande dans ses voeux au pays. Sur fond de militarisation de la société dont on voit à quoi elle peut servir dans les domaines économique, social et ( anti )démocratique.
      Or, ces rassemblements n' ont rien eu de belliciste ou discriminatoire. Ils ont été l' affirmation pacifique et forte, sans dehors agressifs, d' une sorte de nous sommes là le peuple et ne nous laisserons pas intimider; mais le personnel politique ne s' entend plus que lui - même !
       J' ajoute que je n' ai pas vraiment apprécié non plus les ah! les cons...  plutôt de mon bord : peuple de dupes ou de niais, qu' on ne voyait plus depuis longtemps, y compris dans les urnes, absent des luttes sociales... mis en condition dans une indignation consensuelle " facile " au bénéfice des pouvoirs. Mais c' est le propre des terrorismes au long de l' Histoire qu' ils ont toujours servi l' ordre établi.
       Qui plus est ce mouvement a, si l' on y pense, des aspects intrigants. Il est intéressant dans ces temps de régression intellectuelle socialisée que ce qui a pu frapper l' opinion, c' est au - delà de l' animalité de l' acte, le caractère d' exécution collective, éminemment politique, d' une rédaction de presse. Le meurtre médité d' un nouveau totalitarisme.
       Ceux qui protestent volontiers contre  " l' importation " du conflit israélo - palestinien, sans vouloir  peser les conséquences de leur interventionnisme extérieur, au lieu d' intimer aux musulmans de France  de condamner les islamistes et d' en préserver le pays, devraient se féliciter de leur présence, encore insuffisamment fournie, dans les marches  républicaines. Sans - doute avance - t - on vers l' acceptation de cette idée simple : la France n' a pas de religion officielle, d' Eglise d' Etat, et de loi supérieure à celle du Souverain Populaire. Et chaque religion " récompense " sa libre existence dans la République par la soumission à ses lois, d' autant qu' elle a toute latitude à prendre part au débat de leur élaboration. Est - ce sûr que c' est pleinement acquis par certains de nos politiques et leur clientèle... catholique?
       Finalement, il s' est bien passé quelque chose durant ces quelques jours !

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