mardi 9 février 2016

TOURNER LA PAGE

       Dans le cours d' une existence, passer d' un âge au suivant, d' un état à un autre, d' une pensée à d' autres pensées est de l' ordre du "naturel". Il faut, quand nécessaire, savoir  "tourner la page" comme on dit .  Une page de son histoire amoureuse,  dans ses certitudes politiques, dans ses attachements culturels. Pour un nouveau chapitre de sa vie. La seule fidélité qui importe est à soi - même. Comme l' humanité, à moindre échelle, chacun d' entre nous peut passer de l' ère chrétienne à l' ère des vraies Lumières . C' est pourtant difficile : enfant catholique de catholiques, ma libération dans l' athéisme n' a pas été sans moments de faiblesses . Et quand on doit tourner la page à deux, on pense davantage à la déchirer pour se disputer à savoir à qui revient le plus mauvais du chapitre achevé.

       On préfère, alors qu' on a rien à y gagner, ressasser le passé que d' écrire la première phrase des pages futures .  Le "devoir de mémoire" ne sert qu' à empeser le présent et le priver d' avenir.  L' oubli peut être libérateur .  D' autant qu' il n' y a jamais eu de  "leçons de l' Histoire" !

        Tourner la page est plus difficile encore au plan collectif .  Les sociétés ont pour obsession que l' histoire n' ait pas de fin, on le sait.  Les nôtres se sont doté d' un formidable appareil de propagande médiatique, sans précédent dans l' histoire,  pour que le chapitre actuel demeure interminablement... Une économie, un discours... invariables.  Suivez nos chaines radio-télé en continu : les litanies érigées en principe .  La politique aujourd' hui relève à présent des cent lignes de nos anciens instit' : tu m' écriras cent et cent fois :"je dois obéir à mes maîtres... je dois obéir à mes maîtres...".

         Pourtant, il est évident que,  deshollande aidant, notre pays arrive en fin de chapitre.  Un ressassement libéral unique entiché de son impuissance, une "élite" (je vous demande de ne pas rire) délega...gataire en plein discrédit, des relents fascisants nauséabonds aux États-Unis et en Europe.... Il se peut que le lecteur électeur se lasse de la leçon : il cherchera d' autres rédacteurs qui ne feront qu' ouvrir un autre ...paragraphe, fort ressemblant au précédent .  Ça s' appelle l' alternance... Il faudrait un autre chapitre :  son nom serait révolution. Mais il y faudrait d' autres rédacteurs; or, nous n' avons sous la main d' autres auteurs que ceux des dernières pages.  Pour prouver leurs sérieux, tous ils s' adonnent au jeu des "chaises musicales" dit primaires, sauf celui qui se croit providentiel et l' autre normalement naturel.

          Des comités de rédaction citoyens me sembleraient plus sérieux .

          J' y reviendrai.

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