dimanche 3 avril 2016
AUTOPORTRAIT
Dans les milieux proches, on dit souvent de moi : "Jean, il est gentil !" Rien ne m' agace plus que cette condescendance. Dans l' esprit de beaucoup, le gentil c' est le faible. Et c' est en partie vrai : je ne suis blessé que par l' essentiel. Pour moi, il y a le primordial et l' accessoire, distinction sans-doute due à mon éducation chrétienne, que j' ai pourtant quittée. Mais je suis pas gentil, je peux être féroce. Parfois avec des intimes et, en plus, ceux que j' aime le plus. Voilà pourquoi je n' ai pas voulu d' enfant, en particulier de fille .... la malheureuse ! ... l' exigence insupportable... mais de qui attendre le mieux d' enfant sinon d' une fille ? J' ai évité une victime ! Ne vous laissez pas emporter; je ne suis pas un monstre : le vampire affectif et plus ou moins incestueux. Croyez-moi, les êtres m' intéressent parce qu' ils me renvoient à mon humanité. Et je leur porte fidélité sans trop de difficulté même quand ils m' irritent. C' est en politique que c' est le plus difficile : mes camarades le restent même quand ils ne méritent pas à mes yeux. Dans la vie privée, l' infidélité est une tromperie, un recours un peu bcp médiocre à sa désillusion et sa frustration : un peu de sagesse peut vous en garantir. Baiser n' a jamais voulu dire biaiser avec soi-même. Ne pas se laisser berner par ses certitudes intellectuelles est plus rare.
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