mercredi 23 juillet 2014

FEU LE FRONT DE GAUCHE OU FEU SUR LE FRONT DE GAUCHE

Bien... Mélenchon décrète que le Front de Gauche est un échec. Et le proclame Urbi et Orbi. Amen. Au demeurant, je ne suis pas loin de le croire. depuis des semaines, que le Front de Gauche est menacé. Un certain nombre de communistes veut y mettre fin, une partie du Parti de Gauche  ( " alliés objectifs " comme on disait autrefois ) spécule sur l' addition d' une partie de socialistes, une autre de communistes, une dernière d' écologistes  ( la nouvelle " avant - garde " de gauche ) pour former un nouveau tout. Par quelle alchimie ?  Ces gens - là reviennent à la potion parti, seulement parti. Par opération magique sans - doute, d' autant qu' on n' a guère constaté après le courageux départ de Mélenchon du P. S. un apport conséquent de responsables et militants socialistes. au nouveau parti créé. Et, qu' après la cession de nombreuses municipalités à la droite, en plein effondrement aux Européennes, le P. S. fait encore plus du double de nos voix. Le P. S. est encore une réalité, gênante, souvent exaspérante; en est une autre que même les électeurs socialistes révulsés par la capitulation libéro - libérale Hollande / Valls ne nous rejoignent pas.

La responsabilité de cette situation, Mélenchon la fait peser, une fois de plus, sur les choix du P. C. F. aux Municipales. Un peu court dirait Clémentine Autain. Malgré l' avantage d' évacuer ses propres torts et ceux de son parti. J' ai été des premiers  ( y compris sur ces pages ) à désapprouver l' accord parisien P. S., EE - LV, PCF comme erreur politique de par son poids symbolique. Mais 57 % de votants parmi les communistes  ( avec lesquels je suis encore en désaccord ) ont fait leur choix d' adhérents qui ont droit à leur opinion. On pouvait regretter sans s' obstiner à l' anathème, présentant ensuite, sur les Européennes,  tous les dehors  des conflits délicieux de cartel partidaire,  genre union de la gauche n° 2....

C' est que, depuis l' envol des Présidentielles, on a oublié quelques règles élémentaires qui pouvaient faire la pérennité du FDG. D' abord, qu' un front politique n' est pas un front militaire. Qu' il ne saurait avoir d' Etat - Major, encore moins de Chef d' Etat - Major, même si la logique des institutions de la 5° Rep. pèse aussi sur les oppositions. Mais quand on prétend faire fonctionner la 6° République, il vaut peut - être mieux s' exercer tout de suite. Il ne saurait y avoir d' obligations d' alignement de quiconque,
organisations ou citoyens du FDG, sur quiconque d' autre. Mais la recherche permanente, par des instances de concordance, des plages de plus en plus larges d' accords de plus en plus profonds -  y compris en passant par des constats provisoires de différences à réduire progressivement.

Mais surtout nous avons failli dans ce qui pouvait faire, la capacité d' innovation dont les partis du FDG pouvaient  faire leur miel, offrant l' attrait et la pratique de la politique autrement : je veux dire la multi plication de conseils ou comités citoyens à travers le pays, pour peu que toutes les composantes puissent
y être un peu partout et ne cherchent pas à dominer ceux qu' elles peuvent. C' est par ces Comités que le FDG avait la capacité de rappeler à l' investissement social et politique ceux qui s' en étaient dégagés ou
qui refusent la structure partidaire. Quand on affirme au P. G. ,  dans le 06 entre autres, après mais encore plus fort qu' au P. C. F., qu' on ne peut être membre du FDG qu' en étant adhérent d' une de ses composantes - partis  ( de préférence le P. G. ), on condamne le Front de Gauche... et l' avenir. On les condamne dans ce qui devait faire la singularité de notre construction. Nous apportons la preuve de notre mal à inventer.

Ceci dit, le Front de Gauche dépend de ceux qui en décident  et le font sur le terrain. Cela donne ses chances à la journée nationale du 6 Septembre.

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