Quitte à vous étonner ce n' est pas à Louise Michel que j' entends rendre tribut ici... Non, c' est à une de nos grands écrivains que je rends gratitude : LOUISE LABE ( 1526- 1565 ) qui n' a pourtant produit qu' un dialogue en prose, vingt - quatre sonnets et trois élégies, inspirés par un individu qui, lui, a perdu tout intérêt historique. Femme de progrès parce qu' elle ose dire l' amour dans toutes ses richesses, charnelles, spirituelles, sans " tabous " et qui parce que femme et femme libre, trop pour son temps, a été objet de mal-disances : plagiat, obscénités, immoralités...
Ses sonnets et poèmes sont parmi les pus grands de notre littérature.
Dans le Sonnet VIII de 1556, elle dit la plénitude du sentiment amoureux :
"Je vis, je meurs : je me brûle et me noie.
J' ai chaud extrême en endurant froidure (...)
Tout à coup je ris et je larmoie ...".
Violence et bonheur mêlé de l' état amoureux, indissociablement affectif et physique.
Poétesse du désir :
"Baise m' encore, rebaise moy et baise :
Donne m' en un de tes plus savoureux,
Donne m' en un de tes plus amoureux :
Je t' en rendray quatre plus chaus que braise."
Elle sait, Louise, la souffrance du manque et de la séparation :
"Tout aussitôt que je commence à prendre
Dans le mol lit le repos désiré,
Mon triste esprit hors de moi retiré
S' en va vers toi incontinent se rendre.
Pas plus qu' elle cache la rancoeur de la rupture :
"Etant outrée et de dépit et d' ire :
Mais je m' assure, quelque part que tu sois,
Qu' autant que moi tu souffres de martyre.
Sonnet XIII.
Moderne Louise ? Sûrement éternelle.
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