Il est vrai que j' ai appris ( on apprend toujours ). D' abord à me voir dans l' hostilité de l' autre comme je ne me voyais pas et peut - être ceux qui me connaissaient d' avant. Et puis comme ils sont peu nombreux ceux qui imaginent seulement l' ampleur de votre dévastation ! Ils préfèrent ne pas la voir et ne vous demandent que de ne pas la montrer. Ils n' attendent de vous que tout s' arrange, que vous vous arrangiez avec votre souffrance et vos désillusions, soit pour que leurs propres intérêts soient saufs soit parce que chacun, même le plus proche, a le droit de se protéger. Et puis, parce qu' il y a toujours malheurs pires. Sans parler des aimables charognards des amours mortes...
Je me dépouille d' amours et d' amitiés qui tombent comme les feuilles mortes du poète. Avec l' âge, après tout, il est utile de se préparer au dépouillement définitif... Tout de même, la vie est une étrange chose. Mais on y tient... et puis l' orgueil de survivre est la plus forte des motivations. Ajoutez - y la force des engagements, les émotions culturelles, la musique ...surtout la musique, et quelques grands livres...
Le bon est que si mon coeur est en lambeaux, si la boule de la haine me creuse le ventre, l' intelligence est intacte. Pour la politique par exemple. Il est vrai que ça peut servir... particulièrement en un moment où plus sombre nous guette collectivement...
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