Dimanche prochain, 6/9, j' aurai 69 ans (encore un peu neuf) : cela devrait me promettre une année ...réjouissante ... J' ai hâte que cette semaine - ci se termine !!!
lundi 31 août 2015
dimanche 30 août 2015
UN JOLI MOT
UNE CONFIDENCE d' un ami sur sa dernière relation féminine :
" En deux semaines, j' avais acquis le sentiment de tout connaître de son passé à elle, des amies, des amours, des amants et des séduits de passage. Ce n' était plus notre couple, c' était un hall de gare ! "
vendredi 28 août 2015
FAIRE LA CLARTÉ
C' était une formule consacrée, autrefois, au PCF : "il faut faire la clarté!". Les communistes n' ont plus besoin de s' escrimer. François de Rogy, Placé, quittant EELV, Macron vidant sa bile contre les 35 heures... font le travail du PCF. Ceux qui ne voient pas clair, c' est que, comme on dit dans les Évangiles, décidément, ils n' ont pas d' yeux pour voir !
jeudi 27 août 2015
NARCISSE AU POUVOIR
Je ne parle pas du personnage de théâtre, racinien... Non, je parle de notre temps.
Pour des raisons très personnelles, je me penche un peu sur les cas de perversité narcissique. Ils sont plus nombreux qu' on ne l' imaginerait. C' est devenu un vrai phénomène de société. Notamment, sans narcissiques, il n' y aurait plus aujourd'hui de politique !
Regardez bien, tous, Fillon, Juppé, Sarkosy, Le Pen, Duflot, Mélenchon et d' autres... tous à la course au pouvoir ! Mais, ne vous y trompez pas... Ce n' est pas le pouvoir qu' ils cherchent : ils savent qu'il existe de moins en moins face aux lois du marché, à la prégnance du capitalisme mondial... Tsipras et Syrisa viennent de le prouver en Grèce. - Non, c' est pas le pouvoir qui les motive, c' est de se VOIR, eux, au pouvoir. C' est tragique, c' est déshollande !
Bien sûr, la réponse appartient aux peuples mais pas simplement le jour de l' élection. Il faut qu' ils y travaillent au sein des collectifs d' intelligence et d' action que sont partis, syndicats et associations.
Ce ne sont pas les narcisses qui les y conduiront.
Pour des raisons très personnelles, je me penche un peu sur les cas de perversité narcissique. Ils sont plus nombreux qu' on ne l' imaginerait. C' est devenu un vrai phénomène de société. Notamment, sans narcissiques, il n' y aurait plus aujourd'hui de politique !
Regardez bien, tous, Fillon, Juppé, Sarkosy, Le Pen, Duflot, Mélenchon et d' autres... tous à la course au pouvoir ! Mais, ne vous y trompez pas... Ce n' est pas le pouvoir qu' ils cherchent : ils savent qu'il existe de moins en moins face aux lois du marché, à la prégnance du capitalisme mondial... Tsipras et Syrisa viennent de le prouver en Grèce. - Non, c' est pas le pouvoir qui les motive, c' est de se VOIR, eux, au pouvoir. C' est tragique, c' est déshollande !
Aux " frondeurs " de Syrisa qui forment "l' Unité populaire", je regrette de dire que l' unité du peuple et des peuples ne se décrète pas, pas plus que la révolution ne se commande à l' avance et que la personnalisation - j' allais dire le culte de la personnalité - ne fait pas le progrès révolutionnaire... Et en France, l' institution monarcho-présidentielle est par excellence réactionnaire ! ce ne sont pas des aventures personnelles, aussi méritantes soient-elles, qui nous ouvriront à une autre république...
Bien sûr, la réponse appartient aux peuples mais pas simplement le jour de l' élection. Il faut qu' ils y travaillent au sein des collectifs d' intelligence et d' action que sont partis, syndicats et associations.
Ce ne sont pas les narcisses qui les y conduiront.
dimanche 23 août 2015
ANOUCHKA, COMTESSE... ( Supplément )
Voici achevée ma nouvelle, ANOUCHKA, sur manuscrit corrigé..... Pour fêter ça, je vous offre un rab', un supplément avant que je n' engage le processus de publication. Comme cela se fait dans l' édition avant publication, je vous offre une bonne feuille un peu graveleuse. Il paraît que ça fait succès mais là ça n' est que pour le plaisir !!!
(... ) Elle disait : " mon amant africain " - souvenir d' un safari sexuel post - colonial - comme elle disait : " J' adore mes chats et mes yorkshires! ".
(... ) Anouchka s' était entichée d' un petit jeune homme, dans un cercle d' amies, toutes ménopausées folles de ce garçon; sans - doute, lui, à la recherche de sa mère. (...) Ce qui unissait ces deux êtres c' était la pose. Deux maniaques de l' objectif ! Le petit cinéo - photographe se ravissait de la " prendre" en film ou photo. Et elle orgasmait véritablement devant les oeuvres du jeune " maître ". (...) Il fallait les voir jubiler tous les deux autour d' un écran. Du narcissisme in vivo.
Autre bouffon, complémentaire. Une sorte de nabot... Besoin de compenser : de sa petite taille, il croyait utile de toiser les plus grands d' un sourire narquois et d' un air arrogant. (...) Ce qui devait la combler, c' est qu' elle parvenait à le dépasser d' une tête.
( ... ) En journaliste d' enquête de ce temps, toujours un peu fouineur, B*** J*** ne put s' empêcher de se poser la question : " avec qui Madame couche-t-elle ? ". Interrogation anecdotique, familière au journalisme de ragots, et dont il avait eu immédiatement honte. Enfin, un peu...
(...) Le garçon préférait visiblement les siens. Quand bien même tournait et retournait - il autour de la Comtesse, tel un jeune jésuite enveloppant sa pénitente armoiriée, c' était le gigolo impossible. Encore que le corps a ses raisons !
Alors, l' attirance du nabot ? On connaît le pouvoir des nains.
Là, B***J*** se reprit : il n' était pas, tout de même, un journaliste people !
Eux et les membres de son cercle, elles les appelaient mes chats. Au demeurant dans sa bouche c' était un émouvant compliment. Mais il fallait que les chats ronronnent. Tapés sur les pattes, là, qui montraient les griffes.
A bientôt sur papier.
J . B .
(... ) Elle disait : " mon amant africain " - souvenir d' un safari sexuel post - colonial - comme elle disait : " J' adore mes chats et mes yorkshires! ".
(... ) Anouchka s' était entichée d' un petit jeune homme, dans un cercle d' amies, toutes ménopausées folles de ce garçon; sans - doute, lui, à la recherche de sa mère. (...) Ce qui unissait ces deux êtres c' était la pose. Deux maniaques de l' objectif ! Le petit cinéo - photographe se ravissait de la " prendre" en film ou photo. Et elle orgasmait véritablement devant les oeuvres du jeune " maître ". (...) Il fallait les voir jubiler tous les deux autour d' un écran. Du narcissisme in vivo.
Autre bouffon, complémentaire. Une sorte de nabot... Besoin de compenser : de sa petite taille, il croyait utile de toiser les plus grands d' un sourire narquois et d' un air arrogant. (...) Ce qui devait la combler, c' est qu' elle parvenait à le dépasser d' une tête.
( ... ) En journaliste d' enquête de ce temps, toujours un peu fouineur, B*** J*** ne put s' empêcher de se poser la question : " avec qui Madame couche-t-elle ? ". Interrogation anecdotique, familière au journalisme de ragots, et dont il avait eu immédiatement honte. Enfin, un peu...
(...) Le garçon préférait visiblement les siens. Quand bien même tournait et retournait - il autour de la Comtesse, tel un jeune jésuite enveloppant sa pénitente armoiriée, c' était le gigolo impossible. Encore que le corps a ses raisons !
Alors, l' attirance du nabot ? On connaît le pouvoir des nains.
Là, B***J*** se reprit : il n' était pas, tout de même, un journaliste people !
D' autant qu' il pouvait y avoir un improbable amant, derrière les rideaux, pas trop rebuté par la décrépitude.
( ... ) La Russe adorait ses petits français : adorrrrable, vrrrraiment. Ils étaient plus jeunes que la moitié de son salon, ce qui devait prouver son pouvoir de séduction à ses propres yeux...Eux et les membres de son cercle, elles les appelaient mes chats. Au demeurant dans sa bouche c' était un émouvant compliment. Mais il fallait que les chats ronronnent. Tapés sur les pattes, là, qui montraient les griffes.
A bientôt sur papier.
J . B .
dimanche 16 août 2015
ANOUCHKA, COMTESSE.... ( 3 et FIN )
Voici le dernier extrait de ma nouvelle Anouchka, comtesse Goliakov : deux portraits de personnages secondaires. Je ne veux vous en donner davantage. Pour que puissiez découvrir à une éventuelle publication papier. Mais je reste ouvert à vos remarques même à conclusion proche de ma rédaction.
Dans l' opéra de GLUCK, à Orphée venu la chercher au fin fond des enfers, Eurydice demande dès l' abord de LA regarder. " Un seul de tes regards...". Le syndrome du miroir.
Anouchka s' était entichée d' un petit jeune homme, dans un cercle d' amies, toutes ménopausées folles de ce garçon sans-doute, lui, à la recherche de sa mère. Quand B*** J*** avait noté auprès d' une de ces "meilleures" amies leur frottement à peine retenu : "Allons...mon cher, vous plaisantez, trésor ! Elle pourrait être sa grand - mère ". L' amie avait le même âge que son " amie "! En fait ce qui unissait ces deux êtres c' était la pose !
Deux maniaques de l' objectif. Le petit cinéo-photographe se ravissait de la " prendre " en film ou photos. Et elle orgasmait véritablement devant les oeuvres du jeune " maître ". Rendons justice : cette femme avait une allure évidente. Sa présence photographique sans reproche. Elle rayonnait en prise de vue. C' était leur connivence. Lui-même, pour lui, multi pliait ses autoportraits sur album ou internet. Il fallait les voir tous les deux jubiler autour d' un écran sur leur propre image. Narcissisme... in vivo.
Autre bouffon, complémentaire. Une sorte de nabot... Besoin de compenser : de sa petite taille *, il croyait utile de toiser les plus grands d' un sourire narquois et d' un air arrogant. Il se voulait très proche de la Comtesse. Approximatif écrivain, il devait flatter la prétention culturelle de la Russe ( pas totalement usurpée d' ailleurs ). Mais ce qui devait la combler, c' est qu' elle parvenait à le dépasser d' une tête. Lui, pour se donner une personnalité, se présentait comme libertin. En fait, il fallait comprendre : coureur de femmes. Il n' avait rien à voir avec un des courants intellectuels les plus importants de l' histoire européenne. Mais ça devait peut-être titiller Madame en quête de " liberté " malgré ses retours de convenances et morale orthodoxe quand nécessaire.
* Ne voir là aucune allusion politique.
Dans l' opéra de GLUCK, à Orphée venu la chercher au fin fond des enfers, Eurydice demande dès l' abord de LA regarder. " Un seul de tes regards...". Le syndrome du miroir.
Anouchka s' était entichée d' un petit jeune homme, dans un cercle d' amies, toutes ménopausées folles de ce garçon sans-doute, lui, à la recherche de sa mère. Quand B*** J*** avait noté auprès d' une de ces "meilleures" amies leur frottement à peine retenu : "Allons...mon cher, vous plaisantez, trésor ! Elle pourrait être sa grand - mère ". L' amie avait le même âge que son " amie "! En fait ce qui unissait ces deux êtres c' était la pose !
Deux maniaques de l' objectif. Le petit cinéo-photographe se ravissait de la " prendre " en film ou photos. Et elle orgasmait véritablement devant les oeuvres du jeune " maître ". Rendons justice : cette femme avait une allure évidente. Sa présence photographique sans reproche. Elle rayonnait en prise de vue. C' était leur connivence. Lui-même, pour lui, multi pliait ses autoportraits sur album ou internet. Il fallait les voir tous les deux jubiler autour d' un écran sur leur propre image. Narcissisme... in vivo.
Autre bouffon, complémentaire. Une sorte de nabot... Besoin de compenser : de sa petite taille *, il croyait utile de toiser les plus grands d' un sourire narquois et d' un air arrogant. Il se voulait très proche de la Comtesse. Approximatif écrivain, il devait flatter la prétention culturelle de la Russe ( pas totalement usurpée d' ailleurs ). Mais ce qui devait la combler, c' est qu' elle parvenait à le dépasser d' une tête. Lui, pour se donner une personnalité, se présentait comme libertin. En fait, il fallait comprendre : coureur de femmes. Il n' avait rien à voir avec un des courants intellectuels les plus importants de l' histoire européenne. Mais ça devait peut-être titiller Madame en quête de " liberté " malgré ses retours de convenances et morale orthodoxe quand nécessaire.
* Ne voir là aucune allusion politique.
La nouvelle sera achevée en cours de semaine. Les " bienheureux " auront peut-être bientôt droit à la première épreuve papier.
vendredi 14 août 2015
TADZIO
VOUS VOUS SOUVENEZ, bien-sûr, de l' admirable Mort à Venise de Lucchino Visconti. Vous revoyez le jeune Polonais, Tadzio (joué par Björn Andressen), adolescent androgyne, éphèbe angélique et pervers qui va conduire le compositeur déclinant Gustav (comme Malher) Von Aschenbach (poignant Dirk Bogarde), sur fond d' adagietto de la V° symphonie, vers la mort par les chemins de la frustration et de la déchéance. " L' ange du Seigneur " comme aurait dit Giono... qui commande à une fin de vie.
Et bien, Tadzio, devenu Italien, JE L' AI CROISÉ CE MATIN, sur le sable. 15 / 16 ans, une plastique de séraphin qui aurait fait chavirer Lucchino...
JE NE L' AI PAS SUIVI...
Je ne suis pas compositeur .
jeudi 13 août 2015
DU VIOL
Le viol est un acte abominable : il blesse à vie. Un crime. Notre époque commence à s' en convaincre. Violence dans le crime. C' est le refus du droit au plaisir féminin autre que par le pouvoir du mâle. Il s' agit, sous sa forme la plus sommaire, de cette punition de la femme, toujours sous-jacente dans les discours des prêtres et qu' on retrouve à tous les moments de l' Histoire : récemment encore des "héros" de la Libération tondaient les femmes impures. Le viol est lié à la morale chrétienne comme la malversation financière au profit capitaliste.
Dans ses romans, Mauriac a montré étreintes ou contraintes maritales autrement ignobles bien que "légales". Thérèse....
Chroniques conjugales ou faits-divers, le viol n' est que manifestation brutale de la loi des sociétés primitives : le corps des femmes aux ordres des Pères. Tout viol est une forme d' inceste. Pères de l' Église, de la tribu ou de la Patrie. L'appropriation collective des moyens de reproduction.
En ce sens, le prêtre qui interdit l' avortement à sa pénitente, le chirurgien qui le refuse à la patiente "pour raison éthique" sont des "violeurs institutionnels".
Il n' est de morale et de justice que de convention ou de convenance.
En même temps, un acte de malade, de minus, de demeuré congénital ou social, l' oeuvre d' un dégénéré auquel il ne faut trouver d' excuse. Il est vrai qu' on a moins de faiblesse pour un assassin de petites vieilles. Et, pourtant, écourter une vie finissante ou salir une vie à son envol, la marquer ...pour la vie : où est le pire? En tout, la société moralise par préjugés, peu par examen. Elle a ses hiérarchies de monstres et de victimes.
Dans ses romans, Mauriac a montré étreintes ou contraintes maritales autrement ignobles bien que "légales". Thérèse....
Chroniques conjugales ou faits-divers, le viol n' est que manifestation brutale de la loi des sociétés primitives : le corps des femmes aux ordres des Pères. Tout viol est une forme d' inceste. Pères de l' Église, de la tribu ou de la Patrie. L'appropriation collective des moyens de reproduction.
En ce sens, le prêtre qui interdit l' avortement à sa pénitente, le chirurgien qui le refuse à la patiente "pour raison éthique" sont des "violeurs institutionnels".
Il n' est de morale et de justice que de convention ou de convenance.
dimanche 9 août 2015
ANOUCHKA, nouvelle 2
Ma nouvelle avance, procédant comme le peintre qui travaille le tableau par zones. Voici l' essentiel du portrait du personnage principal.
Après deux ou trois démarches, B*** J***, le journaliste, obtint rencontre. Il finit par être reçu en ce début d' après midi-là...
Lui apparut une femme d' une soixantaine d' année, encore qu' elle ne parût pas avoir d' âge. Première ambiguité du personnage. La première impression du journaliste : sa raideur, l' expression dure. En approchant, il vit mieux un visage aussi flétri que la révolution d'octobre par les rides du stalinisme. Cependant, une allure certaine, le port et la maintien, sinon d' une aristocrate du moins d' une danseuse jadis ( dans une famille russe !).
Une voix de zinc, un rire grinçant comme une girouette ou un portail mal huilés. Elle croyait utile d' affecter, ce qu' elle n' avait jamais eu, un accent russe de théâtre ou de cinéma, comme pour rappeler ses origines ou donner à sa voix quelque chaleur slave.
En quelques regards sur la petite société, le journaliste vit la comtesse régnant avec un appétit inquiet d' être admirée et une tyrannie sourcilleuse peut-être reçue du pays d' antan. Reine de sa petite cour, elle trônait dans une espèce de siège curule, en envolées de jupe propres au Bolchoï les grands soirs, avec l' attitude distante de ses aieux devant moujiks et domestiques. Madame observait, les yeux plissés, inquisiteurs : jusqu' où puis-je aller avec lui ? Cependant, la qualité de journaliste s' intéressant à elle valut à B***J*** une attention et une bénévolance, habituelle dès que son image était en jeu.
Jusque dans la conversation ordinaire, Anouchka, la chère Anouchka comme disait un de ses affidés, faisait un usage obstiné de la première personne. Dans l' échange le plus banal, le moi, je, personnellement commençait pratiquement toutes ses phrases. Quand une relation lui disait incidemment, en après-midi, qu' il n' avait pas eu le temps de se restaurer, elle répondait que moi, je ne pourrais pas rester sans manger à midi plutôt que de lui faire préparer un encas. (...)
Elle ne parlait pas ou peu de sa famille (...) Quelques mots sur le tsar familial, le père autocrate, auréolé de sa lutte, un temps les armes à la main, contre les bolchéviks. (...) En définitive, elle reproduisait le modèle du père réprouvé.
Car Madame entendait d' abord dominer. Elle présidait une chorale orthodoxe de paroisse et une Association de Souvenir à l' Ancienne Russie. Elle ne manquait pas à chaque occasion de rappeler qu' elle en était présidente. (...) Elle entendait aussi présider à ses amours car, là-aussi, Anouchka était au perchoir, au destin de ses couples, aux conditions de la relation. Même dans l' intime," Madame la Comtesse oukase ! " pensait B*** J***.
Elle ne parlait jamais de son mari. Elle avait hérité...
En fait, elle parlait d' elle même, impérativement et inlassablement d' elle.
Fidèle à un homme à la fois, selon ses dires, Anouchka changeait d' amant sur le champ pour pouvoir lui raconter plus vite les précédents. En leur évoquant ses plaisirs antécédents, amoureux c' est beaucoup dire, un semblant érotiques, comme ces convives polis devant le soufflé très essoufflé d' une piètre cuisinière, elle renversait la tête, fermait les yeux et miaulait un mmmuuuummm qui pouvait faire penser à de délicieux délices. Chez elle, une façon pernicieuse, devant l' amant en place, de dénigrer le plat présentement offert.
Anouchka n' avait-elle jamais aimé qu' à postériori ?
Après deux ou trois démarches, B*** J***, le journaliste, obtint rencontre. Il finit par être reçu en ce début d' après midi-là...
Lui apparut une femme d' une soixantaine d' année, encore qu' elle ne parût pas avoir d' âge. Première ambiguité du personnage. La première impression du journaliste : sa raideur, l' expression dure. En approchant, il vit mieux un visage aussi flétri que la révolution d'octobre par les rides du stalinisme. Cependant, une allure certaine, le port et la maintien, sinon d' une aristocrate du moins d' une danseuse jadis ( dans une famille russe !).
Une voix de zinc, un rire grinçant comme une girouette ou un portail mal huilés. Elle croyait utile d' affecter, ce qu' elle n' avait jamais eu, un accent russe de théâtre ou de cinéma, comme pour rappeler ses origines ou donner à sa voix quelque chaleur slave.
En quelques regards sur la petite société, le journaliste vit la comtesse régnant avec un appétit inquiet d' être admirée et une tyrannie sourcilleuse peut-être reçue du pays d' antan. Reine de sa petite cour, elle trônait dans une espèce de siège curule, en envolées de jupe propres au Bolchoï les grands soirs, avec l' attitude distante de ses aieux devant moujiks et domestiques. Madame observait, les yeux plissés, inquisiteurs : jusqu' où puis-je aller avec lui ? Cependant, la qualité de journaliste s' intéressant à elle valut à B***J*** une attention et une bénévolance, habituelle dès que son image était en jeu.
Jusque dans la conversation ordinaire, Anouchka, la chère Anouchka comme disait un de ses affidés, faisait un usage obstiné de la première personne. Dans l' échange le plus banal, le moi, je, personnellement commençait pratiquement toutes ses phrases. Quand une relation lui disait incidemment, en après-midi, qu' il n' avait pas eu le temps de se restaurer, elle répondait que moi, je ne pourrais pas rester sans manger à midi plutôt que de lui faire préparer un encas. (...)
Elle ne parlait pas ou peu de sa famille (...) Quelques mots sur le tsar familial, le père autocrate, auréolé de sa lutte, un temps les armes à la main, contre les bolchéviks. (...) En définitive, elle reproduisait le modèle du père réprouvé.
Car Madame entendait d' abord dominer. Elle présidait une chorale orthodoxe de paroisse et une Association de Souvenir à l' Ancienne Russie. Elle ne manquait pas à chaque occasion de rappeler qu' elle en était présidente. (...) Elle entendait aussi présider à ses amours car, là-aussi, Anouchka était au perchoir, au destin de ses couples, aux conditions de la relation. Même dans l' intime," Madame la Comtesse oukase ! " pensait B*** J***.
Elle ne parlait jamais de son mari. Elle avait hérité...
En fait, elle parlait d' elle même, impérativement et inlassablement d' elle.
Fidèle à un homme à la fois, selon ses dires, Anouchka changeait d' amant sur le champ pour pouvoir lui raconter plus vite les précédents. En leur évoquant ses plaisirs antécédents, amoureux c' est beaucoup dire, un semblant érotiques, comme ces convives polis devant le soufflé très essoufflé d' une piètre cuisinière, elle renversait la tête, fermait les yeux et miaulait un mmmuuuummm qui pouvait faire penser à de délicieux délices. Chez elle, une façon pernicieuse, devant l' amant en place, de dénigrer le plat présentement offert.
Anouchka n' avait-elle jamais aimé qu' à postériori ?
(...) Deux ans après leur dernière rencontre, il reçut l' annonce à Paris, par la rubrique nécrologique du journal que la Comtesse était morte par arrêt cardiaque; la Comtesse qui meurt du coeur, c' était un imprévu. Regrettable. Il eut même une esquisse de pensée attendrie : " C' ÉTAIT UN BEAU SUJET " se dit le journaliste.
dimanche 2 août 2015
ANOUCHKA, nouvelle à écrire...
Comme promis, je vous propose une démarche un peu originale de travail d' écriture... Une nouvelle à achever en prenant compte, avant que je rédige, de vos impressions et remarques, de votre imaginaire, le maître d' oeuvre restant votre serviteur...
Donc la nouvelle aura pour titre ANOUCHKA, vous savez, la Russe, c' est le prénom qu'elle goûte de ses intimes.
Voici un premier canevas un peu détaillé avec qq formules qui me trottent déjà dans la tête...(italiques)
Circonstances - un journaliste détaché par sa rédaction pour un reportage sur les milieux russes sur la Côte d' Azur ( les caps Antibes et Ferrat, palaces...) : " ploutocrates émergés de l' effondrement soviétique à la vulgarité des parvenus, tant lue dans le roman français. Indéniablement, dans une dimension supérieure : des féodaux psychédéliques"(qq ex.) Blasé - y compris avec les anges russes du trottoir... il imagine partir aux fouilles des restes de l' ancienne aristocratie... C' est là qu' il prend cheville avec Anouchka.
Décors - Au cap Ferrat, un petit palais florentin les pieds dans la Méditerranée... Un mobilier de goût, ancien, contrastant avec plusieurs tableaux se voulant modernes, d' un ami du couple et amant de madame, reparti en Allemagne... Parmi eux, " sur le pan de mur le plus large du salon, un vaste panneau représentant un phoque couché aux pieds de la vierge noire ".
Le comportement de Madame - Elle trône... dans une espèce de siège curule... dans une envolée de jupe, avec le maintien et l' air de ses aïeux devant les moujiks ou les domestiques. " Une voix de zinc, un rire grinçant comme une girouette ou un portail mal huilé ". Madame observe les yeux plissés, inquisiteurs : " jusqu' où puis-je aller avec lui ? " La plupart du temps " Madame la Comtesse oukase... ". La qualité de journaliste lui vaut, s' intéressant à elle, une attention et une bénévolence peu ordinaire.
Les proches et accessoires - A travailler encore. Mais ça vient !
Les "amours" d ' Anouchka - " Elle ne parle jamais de son mari. Elle a hérité ". ...
" Elle remplace sur le champ ses amants. Pour pouvoir leur raconter les précédents : en leur évoquant ses plaisirs sexuels passés, comme les convives polis devant le soufflé très essouflé d' une hôte mauvaise cuisinière, elle renverse la tête, ferme les yeux et miaule un : 'mmuummm" qui peut faire penser à de délicieux délices. Une façon pernicieuse de dénigrer le plat présent offert ". Le nabot prétentieux, le libertin qui, en l' absence de la dame, lui montre dans le secrétaire les petits carnets de cuir où la fée Carabosse note les faits et gestes de ses amants.
La consultation - auprès d' un psychanaliste ou psychiatre l' élucidation de la perversité narcissique
Je prends là une semaine de vacance . Vous avez donc le temps de me donner votre premier avis et moi de rêver à d' autres développements.
Donc la nouvelle aura pour titre ANOUCHKA, vous savez, la Russe, c' est le prénom qu'elle goûte de ses intimes.
Voici un premier canevas un peu détaillé avec qq formules qui me trottent déjà dans la tête...(italiques)
Circonstances - un journaliste détaché par sa rédaction pour un reportage sur les milieux russes sur la Côte d' Azur ( les caps Antibes et Ferrat, palaces...) : " ploutocrates émergés de l' effondrement soviétique à la vulgarité des parvenus, tant lue dans le roman français. Indéniablement, dans une dimension supérieure : des féodaux psychédéliques"(qq ex.) Blasé - y compris avec les anges russes du trottoir... il imagine partir aux fouilles des restes de l' ancienne aristocratie... C' est là qu' il prend cheville avec Anouchka.
Décors - Au cap Ferrat, un petit palais florentin les pieds dans la Méditerranée... Un mobilier de goût, ancien, contrastant avec plusieurs tableaux se voulant modernes, d' un ami du couple et amant de madame, reparti en Allemagne... Parmi eux, " sur le pan de mur le plus large du salon, un vaste panneau représentant un phoque couché aux pieds de la vierge noire ".
Le comportement de Madame - Elle trône... dans une espèce de siège curule... dans une envolée de jupe, avec le maintien et l' air de ses aïeux devant les moujiks ou les domestiques. " Une voix de zinc, un rire grinçant comme une girouette ou un portail mal huilé ". Madame observe les yeux plissés, inquisiteurs : " jusqu' où puis-je aller avec lui ? " La plupart du temps " Madame la Comtesse oukase... ". La qualité de journaliste lui vaut, s' intéressant à elle, une attention et une bénévolence peu ordinaire.
Les proches et accessoires - A travailler encore. Mais ça vient !
Les "amours" d ' Anouchka - " Elle ne parle jamais de son mari. Elle a hérité ". ...
" Elle remplace sur le champ ses amants. Pour pouvoir leur raconter les précédents : en leur évoquant ses plaisirs sexuels passés, comme les convives polis devant le soufflé très essouflé d' une hôte mauvaise cuisinière, elle renverse la tête, ferme les yeux et miaule un : 'mmuummm" qui peut faire penser à de délicieux délices. Une façon pernicieuse de dénigrer le plat présent offert ". Le nabot prétentieux, le libertin qui, en l' absence de la dame, lui montre dans le secrétaire les petits carnets de cuir où la fée Carabosse note les faits et gestes de ses amants.
La consultation - auprès d' un psychanaliste ou psychiatre l' élucidation de la perversité narcissique
Je prends là une semaine de vacance . Vous avez donc le temps de me donner votre premier avis et moi de rêver à d' autres développements.
RÉVOLUTIONNAIRES À MONACO
DANS LE CADRE DE L' ANNÉE DE LA RUSSIE EN PRINCIPAUTÉ, LE GRIMALDI FORUM PRÉSENTE :
DE CHAGALL À MALEVITCH, LA RÉVOLUTION DES AVANT - GARDES,
JUSQU' AU 6 SEPTEMBRE DE 10H À 20H.
Dans la région, Monaco offre de beaux événements d' art moderne, à l' image de la riche collection Picasso montrée, il y a deux ans, au Forum Grimaldi. Le même forum donne à voir, dans l' exposition : la révolution des Avant - Gardes, l' éruption créatrice en Russie de 1905, mouvement révolutionnaire à Petersbourg, à 1930, suicide de Maïakovsky. 25 ans qui ont renversé des siècles de convention et d' académisme. Avant que le "réalisme soviétique", nouvel académisme, ne veuille aligner l' art.
Le parcours ciculaire dans l' Espace Ravel contribue sans doute à l' étourdissement que procure le somptueux foisonnement de manières et d' écoles, jusque dans l' oeuvre de chaque artiste, néoprimitivisme, constructivisme, cubofuturisme sans oublier l' exigence éthique d' abstraction qu' est le suprématisme de Malevitch. Kandinsky, Gontcharova, Souïetine et tellement d' autres...
L' organisation de la salle, rigoureuse et géométrique, dans toutes ses figures, se veut "révélatrice de la production artistique de l' avant - garde" selon le commissaire de l' exposition, Jean- Louis Prat, qui explique avoir été inspiré par "le Carré noir, le Cercle noir et la Croix noire", triptyque affiché de Malevitch (1923). Dans la scénographie de l' exposition, l' espace central présente la Maquette du Monument à la Troisième Internationale (1919-1920) de Vladimir Tatline pour glorifier l' esprit de révolution. Au fond de l' espace, les sept panneaux de huit mètres de long signés Chagall, prêtés par la galerie Tretiakov de Moscou, vaste bande dessinée fourmillant de détails cocasses et familiers. "Un des grands moments de la création picturale du XX° siècle", selon J. - L. Prat.
Un temps miraculeux de l' art moderne, de créateurs qui, sur la toile, de Liberté "écrivaient le nom". Quand la révolution artistique accompagnait et se nourrissait de la révolution politique. Dommage que celle-ci ne se soit pas davantage inspirée de l' autre...
(paru dans le PATRIOTE du 31 juillet 2015)
.
DE CHAGALL À MALEVITCH, LA RÉVOLUTION DES AVANT - GARDES,
JUSQU' AU 6 SEPTEMBRE DE 10H À 20H.
Dans la région, Monaco offre de beaux événements d' art moderne, à l' image de la riche collection Picasso montrée, il y a deux ans, au Forum Grimaldi. Le même forum donne à voir, dans l' exposition : la révolution des Avant - Gardes, l' éruption créatrice en Russie de 1905, mouvement révolutionnaire à Petersbourg, à 1930, suicide de Maïakovsky. 25 ans qui ont renversé des siècles de convention et d' académisme. Avant que le "réalisme soviétique", nouvel académisme, ne veuille aligner l' art.
Le parcours ciculaire dans l' Espace Ravel contribue sans doute à l' étourdissement que procure le somptueux foisonnement de manières et d' écoles, jusque dans l' oeuvre de chaque artiste, néoprimitivisme, constructivisme, cubofuturisme sans oublier l' exigence éthique d' abstraction qu' est le suprématisme de Malevitch. Kandinsky, Gontcharova, Souïetine et tellement d' autres...
L' organisation de la salle, rigoureuse et géométrique, dans toutes ses figures, se veut "révélatrice de la production artistique de l' avant - garde" selon le commissaire de l' exposition, Jean- Louis Prat, qui explique avoir été inspiré par "le Carré noir, le Cercle noir et la Croix noire", triptyque affiché de Malevitch (1923). Dans la scénographie de l' exposition, l' espace central présente la Maquette du Monument à la Troisième Internationale (1919-1920) de Vladimir Tatline pour glorifier l' esprit de révolution. Au fond de l' espace, les sept panneaux de huit mètres de long signés Chagall, prêtés par la galerie Tretiakov de Moscou, vaste bande dessinée fourmillant de détails cocasses et familiers. "Un des grands moments de la création picturale du XX° siècle", selon J. - L. Prat.
Impossible de tout citer ici des oeuvres et des artistes. On laissera les visiteurs à l' émotion des découvertes. Certains retrouveront divers peintres et tableaux vus à la Fondation Maeght en 2003, à Saint-Paul-de-Vence, sous le titre : "la Russie et les avant-gardes".
Un temps miraculeux de l' art moderne, de créateurs qui, sur la toile, de Liberté "écrivaient le nom". Quand la révolution artistique accompagnait et se nourrissait de la révolution politique. Dommage que celle-ci ne se soit pas davantage inspirée de l' autre...
(paru dans le PATRIOTE du 31 juillet 2015)
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