jeudi 13 août 2015

DU VIOL

      Le viol est un acte abominable : il blesse à vie. Un crime. Notre époque commence à s' en convaincre. Violence dans le crime. C' est le refus du droit au plaisir féminin autre que par le pouvoir du mâle. Il s' agit, sous sa forme la plus sommaire, de cette punition de la femme, toujours sous-jacente dans les discours des prêtres et qu' on retrouve à tous les moments de l' Histoire : récemment encore des "héros" de la Libération tondaient les femmes impures. Le viol est lié à la morale chrétienne comme la malversation financière au profit capitaliste.

   En même temps, un acte de malade, de minus, de demeuré congénital ou social, l' oeuvre d' un dégénéré auquel il ne faut trouver d' excuse. Il est vrai qu' on a moins de faiblesse pour un assassin de petites  vieilles. Et, pourtant, écourter une vie finissante ou salir une vie à son envol, la marquer ...pour la vie : où est le pire? En tout,  la société moralise par préjugés, peu par examen. Elle a ses hiérarchies de monstres et de victimes.

   Dans ses romans,  Mauriac a montré étreintes ou contraintes maritales autrement ignobles bien que "légales". Thérèse....
   Chroniques conjugales ou faits-divers, le viol n' est que manifestation brutale de la loi des sociétés primitives : le corps des femmes aux ordres des Pères. Tout viol est une forme d' inceste. Pères de l' Église, de la tribu ou de la Patrie. L'appropriation collective des moyens de reproduction.
   En ce sens, le prêtre qui interdit l' avortement à sa pénitente, le chirurgien qui le refuse à la patiente "pour raison éthique" sont des "violeurs institutionnels".

      Il n' est de morale et de justice que de convention ou de convenance.

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