DANS UN ÉTAT CAPITALISTE MODERNE, on peut mettre 2 / 3 millions de personnes dans la rue comme en 1995 ou dans le grand mouvement sur les retraites, cela n' ébranle en rien le système. Chirac avait su reculer sur les régimes spéciaux de retraite ou le C.P.E. mais, depuis, sont parvenues au pouvoir de vraies brutes butées qui attendent calmement que les manifestants protestataires s' épuisent devant leur impassible surdité. La défaite populaire dans le combat sur les retraites a terriblement étrillé le mouvement social pour de nombreuses années. En Espagne, la puissance des Indignés n' a pu faire que Podemos ne se retrouve devant le dilemme : gouverner avec les socialistes (crime impardonnable du P. C.F. pour certains) ou prendre le risque de la carence politique devant les électeurs.
C' est que Le CAPITALISME NE SE PORTE PAS AUSSI MAL que le voudraient d' aucuns. Il a ses propres contradictions et ses crises, mais il a cadenassé comme jamais le système : les états occidentaux aux ordres de l' hégémonie unique à l' aptitude intacte à rendre opératoire la peur de l' ennemi (islamisme, nouvelle Russie, dictateurs qu' elle a elle - même brossés dans le sens du poil quand nécessaire, l' Iran jusqu' à récemment...); les banques mondiales indépendantes de l' autorité politique; les institutions gardiennes de l' orthodoxie ultra - libérale (Cour des Comptes chez nous, agences de notation etc...); le gendarme bancaire américain des banques internationales; les traités économiques et commerciaux négociés en dehors de la légitimité des gouvernements et parlements nationaux; enfin un complexe médiatique quasi mondialement uniforme, à l' information univoque. En dernier et sordide avertissement aux peuples : la mise - en - coupe réglée de la Grèce aux velléités anti - austéritaires.
LES FORCES ANTI - AUSTÉRITAIRES paraissent bien faibles face à l' immense forteresse. Leurs capacités de solidarité et de rassemblement ne sont pas à la hauteur de la domination capitaliste. En particulier dans notre pays, avec un des gouvernements occidentaux les plus alignés, les divisions idéologiques et partisanes de ceux qui prétendent affronter la globalisation libérale au plan économique, social, écologique, démocratique. La seule question est bien de ne pas seulement invoquer mais bâtir un incontournable regroupement des convergences capables de souder le plus grand nombre autour d' une vision transformatrice du monde du XXI° siècle. Vision globale articulée sur les réponses concrètes aux difficultés concrètes des populations. Le travail reste à faire de convaincre les citoyens de par le monde que des solutions crédibles existent à la misère, aux précarités, aux violences et à la guerre, et dont l' aboutissement dépend d' abord de leur prise de souveraineté. C' est cette dimension populaire et citoyenne que le Front de Gauche n' a pas su atteindre en France. Il est vrai que cela implique un réel bouleversement des pratiques politiques, qu' associations, syndicats, partis réexaminent et revitalisent, dans leurs rôles réciproques, leurs rapports et leurs ambitions communes. Pas de progrès politiques sans mouvement social et combat intellectuel et culturel.
A CHACUN D' ENTRE NOUS, pour oeuvrer à l' amélioration du monde, avant que de faire la révolution dans la société, de la faire dans nos têtes. Y compris en affrontant nos propres certitudes. En
privilégiant ce qui peut être rencontres et engagements communs.
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