jeudi 26 février 2015

GRÈCE : UN COMBAT UNIVERSEL

Extraits d' un article de Serge HALIMI dans LE MONDE diplomatique

         " Soutenir la Grèce
   Les Grecs n' ont pas besoin qu' on leur explique la signification du terme  " démocratie ". Pourtant les leçons pleuvent sur leurs têtes depuis qu' ils ont porté au pouvoir une force de gauche décidée à tourner le dos aux politiques d' austérité qui depuis six ans les tourmentent. Les admonestations sont dispensées par des maîtres d' école qui savent de quoi ils parlent. N' ont -ils pas imposé des traités rejetés par le suffrage populaire et renié leurs engagements de campagne sitôt l' élection acquise? (...) Au - delà du sort de la Grèce, cet affrontement engage le destin de la démocratie européenne.
(...)
M. Tsipras l' a compris : on attend de lui qu' il capitule sur toute la ligne . (...) Après tout, M. François Hollande n' a pas eu besoin de plus de vingt - quatre heures pour se rendre à Berlin, piétiner ses promesses de campagne  - la renégociation du pacte de stabilité européen, le combat contre son  " véritable adversaire ", la finance -  et endosser ainsi sans broncher la politique de son prédécesseur.
(...)
La Grèce est soumise à un diktat.
(...)
Sclérosée dans ses certitudes, la sainte alliance refuse même d' entendre le président des Etats - Unis quand il explique, encouragé dans son analyse par une armada d' économistes et d' historiens : " On ne peut pas continuer à pressurer des pays en dépression.  A un moment donné, il faut une stratégie de croissance pour pouvoir rembourser ses dettes."
(...)
Comment ne pas comprendre (...) que la stratégie économique de Syrisa consistant à financer des dépenses sociales urgentes grâce à une lutte déterminée contre la fraude fiscale pourrait enfin s' appuyer sur une jeune force politique, populaire, déterminée, issue des mouvements sociaux, dégagée des compromissions du passé. (...)L' avenir, incertain, fait penser à ce qu' écrivait la philosophe Simone Weil à propos des grèves ouvrières de juin 1936 en France : " Nul ne sait comment les choses tourneront. Plusieurs catastrophes sont à craindre (...) Mais aucune crainte n' efface la joie de voir ceux qui toujours, par définition, courbent la tête la redresser. (...) Quoiqu' il arrive par la suite, on aura toujours eu ça. (...) " Le combat de Grecs est universel. Il ne suffit pas que nos voeux l' accompagnent. La solidarité qu' il mérite doit se traduire en actes. Le temps est compté. "

A lire en  texte intégral dans LE MONDE diplomatique de MARS 2015. 

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