VOUS SOUVENEZ - VOUS D' ÉTIENNE, vous savez cette connaissance désespérée quand sa maitresse l' a répudié? Dépité et à demi riche depuis. Hier, dimanche, descendu de son village dans la montagne, il est venu à Nice et m' a vite convoqué le soir au bar d' un des grands hôtels du bord de mer. Pour me raconter sa vie nouvelle sur ses terres d' origine et, là, sur le moment, sur fond de très savants cocktails (qui ont bien arrangé son récit) il m' a dit. Un après - midi, la - haut, au café, un joueur de cartes lui a recommandé sa soeur célibataire pour tenir la maison de famille. Une solide et très active campagnarde. Qui a, aussitôt, fait parachever les travaux qu' il avait entamés dans la vieille demeure. Maçon, carreleur, peintre, le frère s' en est chargé. Pas inquiet mon Étienne de se faire à nouveau investir. D' autant qu' Anna n' est jamais aussi satisfaite quand, le matin, il quitte la maison pour parler aux arbres et aux chiens errants dans la forêt. Et quand il rentre à midi, ménage, lessive, repassage sont accomplis et la table servie. La pasta est aussi bonne qu' à l' auberge : même cuisine familiale aux saveurs du pays. Pendant les repas, Anna , peu loquace, lui donne l' impression de l'écouter. L' homme est comblé ! L' après - midi, elle "part au jardin" ou va faire le ménage chez deux ou trois vieux du village : il me faut de l'argent pour ma fille qui fait des études à Turin dit - elle. Le frère, lui, ne se montre qu' aux parties de cartes. Il est heureux ÉTIENNE, malgré la statue de la Vierge qui trône déjà à la maison. Il m' a annoncé qu' il désirait l' épouser, alors qu' aucun des deux n' avait eu la moindre approche. Je lui ai conseillé, pour la forme, de ne pas se précipiter. Mais je suis capable d' aller au mariage ! Je connais mon jobard : il est capable de m' y faire assister !
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