UN MOMENT ... CAPITAL.

         Rappelons - nous : au début de ce siècle, la fin du monde était consommée !  Le triomphe du capitalisme dans sa forme ultra - libérale mondialisée. Et, chez nous, tous ceux qui ne voulaient pas désespérer se sont retrouvé assommés par le tripartisme réactionnaire, autoritaire et profiteur, caressé par le Parti Socialiste.

         Et puis l' étonnante surprise !  Un mouvement social,  porté par tous les refoulements et exaspérations sous la domination arrogante des droites réunies et des sociaux libéraux suffisants. Un mouvement qui marque moins par ses larges masses rassemblées dans les manifestations (encore qu' il y en a eu quelques unes de fort belles) mais qui, ayant appris de l' histoire récente que les grandes manif's ne font pas forcément victoire, ajoute persistance,  multiplicité d' action,  initiatives  très spectaculaires,  démocratie dans les décisions à la base, sens de l' explication. Un mouvement neuf à plus d' un sens, à la fois par l' étendue des alliances, la fermeté de l' union C.G.T. / F.O., la présence de SUD.... 7, ils sont 7... ...et le restent !

        Premier mérite de cette mobilisation, elle a fait éclater la violence du conflit de classe qu' on disait dépassé, en se concentrant sur la C. G. T. pour mieux l' isoler. Second mérite elle a trahi l' impatience et l' âpreté des partis de gouvernement, P. S., RÉPUBLICAINS à liquider définitivement l' héritage social de la Résistance et de la Libération.

        Mais la révélation essentielle est le divorce définitif entre deux gauches incompatibles : celle qui est au pouvoir et qui entend y rester par tous les moyens, parce que pénétrée par tous les vices et les préjugés de la droite libérale.

        Enfin, l' apport primordial est la mise en évidence du mensonge de la démocratie délégataire, du modèle V° république. Entre deux élections présidentielles, la démocratie légale n' est qu' une forme de dictature : celle du président élu, appuyé sur une majorité parlementaire aux ordres, des média à genoux, des syndicats harcelés (pour ceux qui continuent à jouer leur rôle de syndicats).

        Le mouvement unitaire actuel est notre bien à tous,  la seule perspective commune et crédible au - delà des contorsions politiciennes : conservons le, en "notre sainte garde" (!), avant et après 2017.