jeudi 7 juillet 2016

AU HASARD DU " JOURNAL " DE JULES RENARD

      Mon pays, c' est où passent les plus beaux nuages.

      J' ai le cerveau comme une noix fraiche, et j' attends le coup de marteau qui doit l' ouvrir.

      Un soleil pâle, le soleil qu' il faut à des arbres qui n' ont pas encore de feuilles pour faire de l' ombre.

      Le métier d' un écrivain, c' est d' apprendre à écrire.

      Voleuse et cruelle,  pour donner le change,  la pie se déguise en soeur de charité.

       Dans ma tasse, le café ne reflète que mes idées noires.

       Il ne parle pas, mais on sait qu' il pense des bêtises.

       C est difficile d' être bon quand on est clairvoyant.

       La liberté de conscience, c' est de ne pas payer un curé quand on ne va pas à la messe.

       Dieu n' est pas une solution. Ça n' arrange rien.

       Vache : un tonneau avec deux cornes.

        L' ironie peut faire court. La sincérité peut s' étendre.

        La littérature est un métier où il faut sans cesse recommencer la preuve qu' on a du talent pour des gens qui n' en ont aucun.

        Il est admirable que quelques-uns des vivants qui conduisent un mort au cimetière n' éprouvent pas le besoin, pendant qu' ils sont là, de se coucher, par lassitude, dans la tombe.


À LIRE :  JOURNAL de JULES RENARD ( 1887 à 1910 )

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