jeudi 11 août 2016

SUICIDE ?

                                                                 
                                                                         

  MILITANTS EN FUITE, ÉLUS EN DÉROUTE
   L' autodestruction du Parti socialiste.


Pour le Parti socialiste (PS) français (...) les défaites à toutes les élections intermédiaires n' ont en rien arrêté la fuite en avant libérale dont "la loi travail" marque l' apogée. (...) Pour valoriser l' action du gouvernement, que le peuple de gauche désavoue massivement, le PS reprend mot pour mot les éléments de la droite en 2012 : la nécessité de la " réforme " s' est imposée pour " préserver le modèle social français". " La politique de l' offre n' est ni de droite ni de gauche : elle est nécessaire".

Se dirige-t-on vers la fin du PS ?


En 2012, quand il accède au pouvoir national, il dirige la quasi-totalité des régions, 60 % des départements, les deux tiers des villes et même, pour la première fois de son histoire, le Sénat. Quatre ans plus tard, la machine électorale est dévastée. (...) En 2014, (le) parsi a perdu 162 villes de plus de 9000 habitants - un record pour des élections municipales. Il ne dirige plus que cinq régions et vingt-six départements. Le " parti des élus" a été sacrifié sur l' autel d' une politique de compétitivité aussi inefficace qu' impopulaire. (...) L' armature du PS se désagrège dans ses profondeurs territoriales.

À quoi bon demeurer dans un parti exsangue et dévitalisé,  qui n' a plus son mot à dire? (...) Les résultats du congrès de Poitiers, en juin 2015, ont été complètement ignorés (...) Dans la motion majoritaire, une position par anticipation sur la loi El Khomri avait été prise. On y lit : :" Il faut rétablir la hiérarchie des normes : la loi est plus forte que l' accord collectif et lui même s' impose au contrat de travail ". Soit l' exact inverse de la proposition que le gouvernement s' acharne à défendre (...).

La destruction du parti apparaît comme une stratégie délibérée de M. Valls, qui, avec un cynisme à peine contenu, se projette au-delà de la débâcle à venir (...) Il cherche à liquider le " vieux parti ", comme l' un de ses modèles M. Anthony Blair, l' avait fait avec le Labour. (...) Il est désormais débordé sur sa droite par le ministre de l' Économie Emmanuel Macron, qui adopte la même stratégie hors du PS et cherche la surenchère dans la " transgression " des marqueurs politiques de gauche.

(Quant aux Hollandistes), il(s) croi(en)t en la capacité de rassemblement au centre gauche : "Avec la tripolarisation, la présidentielle et les législatives de 2017 n' auront rien à voir avec les élections précédentes. (...)...la gravité de la situation ne permettra pas de jouer au jeu des postures traditionnelles. Aujourd' hui c' est l' emphase, l' hystérie, le déni de la réalité. Mais tout cela va se dissoudre dans la réalité".

 Si irréaliste que cela puisse paraître, le PS n' a donc pas encore complètement renoncé à l' idée d' une victoire en 2017. (...)

C' est à une recomposition de grande ampleur que doit s' atteler la gauche, au-delà de ses corporatismes d' appareil mortifères. Les socialistes les plus progressistes pourraient y contribuer... Le PS est peut-être à l' agonie mais il a démontré au cours de sa longue histoire...une capacité de résilience qui fonde sa longévité historique.

Rémi LEFEBRE
(extraits) 

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